MON AUTRE GROUPE

   Depuis maintenant plus de 4 ans, l'éxutoire MON AUTRE GROUPE sillone les routes du pays pour nous délecter de leur punk hxc ravageur sanguinaire et vomitif... On fait le point avec Jérôme, un des rares membre fondateur de l'hydre à 4 têtes.

-   Pouvez-vous présenter le groupe ?

Le groupe est actuellement composé de Fanny Dx au chant, de Priscilien de Sheldon cooper’s spot/To the last drop à la basse, de Till de Guerilla Poubelle/Maladroit à la guitare, et de moi, Jérôme de the David Carradine Apocalypse/ex M-sixteen à la batterie.

Nous jouons sous cette configuration depuis fin décembre 2011 et avons sorti un Ep en février dernier « Tumeur ».

Cependant nous existons depuis 2008, nous avons déjà eu deux autres chanteurs, Fred de Dolores Riposte ainsi que Fikce le batteur de Justin(e) et chanteur de Poesie Zero. Sans oublier, bien sur, Fabien notre ancien bassiste et cuisinier.

Sous les deux anciennes formations nous avons sorti 2 Ep « S/T » et « Le Déclin », ainsi qu’un split avec nos copains de Wank for Peace.

-   Dans quel contexte et dans quel but ce groupe a-t-il été fondé ?

Quand nous avons commencé en 2008 Till et Fred désiraient former un groupe de punk hardcore minimaliste afin de jouer sur les week ends de « repos » de Guerilla et Dolores. Ils m’ont fait part du projet. Fabien, à l’époque dans For a Second nous a rejoins, et nous avons commencé les répètes en septembre de la même année.

Notre premier ep est sorti 2 mois plus tard.

-   Etait-ce simple de tout mettre en place techniquement et musicalement?

Non, il nous manque juste peut être un peu de temps pour peaufiner et connaitre plus les morceaux avant de les enregistrer, mais nous avons toujours fait ainsi. Le but du jeu est d’avoir quelque chose d’urgent, de cru, de spontané. Je crois que l’intention et l’énergie passent avant le reste au niveau de la composition, c’est surtout fait pour être joué en live, même si j’aime bien faire des disques. Techniquement on s’y retrouve, c’est pas bien compliqué, même si je trouve le moyen de me planter sur scène héhé !

-   Vous en êtes à votre 3ème disque et votre 3ème chanteur. C’est un défi que vous vous êtes lancé ( 1 disque = 1 chanteur = 1 nouvelle approche musicale) ou vous avez juste peur de la monotonie ?

Je pense que c’est le contexte qui veut ça, nous sommes un side project, un exutoire, Fred et Fikce en avaient un peu marre et voulaient se concentrer sur leurs principaux projets, Fab a déménagé à Toronto, bref, tout le monde est libre de partir. Vu que ça fait un petit moment qu’on traine nos guêtres dans les salles de concerts on a toujours un coquin sous la main pour venir faire du bruit avec nous.

Mais tu as raison quand tu dis que cela casse la monotonie, perso avec le départ de Fikce je ne savais pas trop ce que nous allions faire, l’arrivée de Fanny c’est quelque chose de génial, car cela donne un réel renouveau au groupe et c’est une vieille pote que je voyais pas assez souvent à mon goût, donc là c’est cool. Je crois que les gens ont bien aimé aussi.

-   Ne craignez vous pas que l’on pense que le chant créé l’identité du groupe et qu’à force vous ne sachiez plus qui vous êtes ?

Comme je l’ai dit, ce qui caractérise le groupe c’est avant tout l’urgence, l’agressivité.

Là, bien sur que Fanny apporte une nouvelle touche au groupe,  cependant, ses paroles, bien que personnelles, sont dans la continuité des deux autres chanteurs. Si on avait fait un disque de bossa nova, là oui les gens n’auraient pas compris.

L’identité reste la même, seule la sensibilité va changer. Sinon honnêtement, j’aime croire que Mon Autre Groupe pourrait continuer même sans Till et moi qui sommes les deux membres d’origine, ça serait même trop cool.

-   Comment vous est venue l’idée de faire passer votre «bruit qui pense» dans quelque chose d’aussi violent et aussi rapide ?

Bah on était partant pour faire un truc pas prise de tête, un truc très rapide.

On aimait bien F-minus, Carreer suicide, the Tangled Lines, ce genre de trucs qu’on écoute. C’est un exutoire, je le dis très souvent, la noirceur et la violence du groupe fait partie d’une certaine extériorisation. Puis à une époque de surenchère technique je trouve ça cool de revenir aux bases du truc.

-   Vous faites de la musique «vite et mal». Est-ce pareil pour l’enregistrement des disques ? L’élaboration des pochettes ? Le design des t-shirts ? La fabrication des badges ? (le contenant est-il plus important que le contenu ?)

C’est un tout, il est vrai que nous avons toujours choisi des visuels qui vont plaire à l’ensemble du groupe. Après dans la réalisation des pochettes, à part pour le split avec Wank for Peace qui à été faite par Jamie de The Arteries c’est toujours moi qui m’y colle. Comme pour la zic, ça ne prend pas trop de temps, il faut quelque chose d’épuré, de minimaliste et sombre.

Pour le dernier Ep, la face B est sérigraphiée ainsi que la pochette, c’est un bel objet, quitte à vendre quelque chose autant que ça soit sympa, pareil pour les t shirts. Après si c’est aussi important que le contenu, je dirais que c’est un ensemble de choses. De plus nous avons une politique de bas prix afin que cela soit abordable pour tous, ça c’est important à mes yeux.

-   Vous avez sorti un best of K7 de vos enregistrements lives et studios de 2008 à 2012. Autrement dit; des morceaux figurants pour la plupart sur les disques et tout ça, sur un support obsolète... Comment est venue l’idée ?

Ce n’est pas un best of, on laisse ça à Bon Jovi, là c’est une cassette qui regroupe l’ensemble de nos enregistrements ainsi qu’un live, le tout parsemé d’inédits. En fait Will de Panda records voulait sortir « Tumeur » sur ce support, on en a profité pour foutre un max de titres dessus parce qu’une K7 de 10 mn c’est un poil short. 

Pour le coup du support obsolète je ne sais pas trop, ça s’est toujours fait. A l’époque de la dématérialisation des supports je trouve ça cool de sortir une K7, c’est un objet sympa. De plus, le premier EP est épuisé et il ne nous reste pas beaucoup de « Déclin » et de split.

-   Maintenant que vous avez souillé la moitié des bars du pays, pensez-vous qu’ils vont vous laisser rejouer chez eux ?

  

   Oui il y a de fortes chances, on a jamais fait de gros fours niveau public, donc je pense que ça ira. Après c’est plus la question de la survie des lieux qui se pose, beaucoup de bars, de squats ou de salles foutent la clé sous la porte à coup d’arrêtés préfectoraux, de plaintes du voisinage, ou encore  pour des raisons économiques. Là c’est un autre problème qui se pose, à savoir de pouvoir faire perdurer des endroits de libre expression artistique où jouer. Ce n’est pas dans les SMAC que ça se passe, ça vous le savez déjà, donc que va-t-il rester ? Les soirées DJ sabotage ou rock my thursday ? Ca me fait carrément flipper.

-   Avez-vous des souvenirs plus ou moins bons de dates qui vous viennent à l’esprit ?

J’ai beaucoup de bons souvenirs, pas nécessairement sur une date en particulier. A la limite le week end de mes 30 piges, où le vendredi nous étions en Belgique avec Dead Pop Club et Corbillard, puis le samedi sur un festival chez moi avec un paquet de copains. Mais bon ça, c’est très personnel comme souvenir, dernièrement j’ai bien aimé les dates avec Warsawwasraw, le concert a Paris avec Good riddance était super fun aussi, en plus c’était un de mes groupes favoris dans les 90’s.

En gros on se marre bien, on est des joyeux drilles, c’est toujours génial de pouvoir partir jouer dans d’autres villes, de revoir les copains et de s’en faire d’autres. J’ai rencontré beaucoup de gens par le biais de MAG, c’est génial, et de plus j’aime beaucoup la nouvelle formation.

-   Que se passe-t-il ensuite ?

Nous devons faire un EP pour la fin d’année, on est chaud. Puis ensuite nous devrions partir un peu sur les routes fin décembre avec un autre « autre groupe », plus d’infos bientôt.

-   Des groupes à suivre dans le futur ?

En France, d’un point de vue perso je pense à Confusion, Short Days, Last Night, the Night Stalkers, Trashley, Wank for Peace… Bon son, bonne attitude, y’a pas mal de choses à écouter et voir  je ne peux pas tout énoncer là.

-   Le mot de la fin...

Merci pour l’interview, et bon courage pour le zine.

KeV' + Soca